SCPI Pinel : un bon moyen d’investir dans le neuf ?

Investir en Pinel à moindres frais grâce à la « pierre-papier »

Investir dans l’immobilier sans apport ni crédit, et sans avoir à gérer de bien : c’est la promesse des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), qui appartiennent au secteur de la « pierre-papier ». On distingue deux catégories de SCPI : les SCPI de rendement qui visent d’abord la rentabilité, et les SCPI fiscales, dont le but est de vous faire réaliser des économies d’impôt. C’est à cette deuxième catégorie qu’appartiennent les SCPI Pinel : en plaçant son argent dans une SCPI Pinel, on bénéficie d’une défiscalisation sans avoir à acheter un bien immobilier « en direct », avec toutes les contraintes que cela implique (apport, emprunt, visites, notaire, etc.). En outre, le ticket d’entrée dans une SCPI Pinel s’élève à 5 000 euros, soit à peine l’équivalent d’un mètre carré de logement à Lyon ou dans le Vieux Lille. Toutefois, ce placement n’est pas sans contraintes : l’investisseur doit notamment immobiliser son argent un certain temps et se contenter d’une rentabilité limitée.

Avantages et inconvénients du mécanisme

Comme tout investissement, les SCPI Pinel ont leurs avantages et inconvénients. Déduction fiscale, rentabilité, liquidité du placement : voici les principaux points à connaître avant de s’engager.

Une déduction fiscale pouvant atteindre 21 % du montant investi

Le principal avantage d’une SCPI Pinel, c’est évidemment les économies d’impôt qu’elle permet de réaliser. Tout comme le Pinel traditionnel, la pierre-papier offre une déduction fiscale de 12 % sur six ans, 18 % sur neuf ans ou 21 % sur douze ans. Si vous investissez 30 000 euros dans une SCPI Pinel sur 6 ans, vous bénéficierez d’une déduction fiscale de 3 600 euros (12 %) étalée sur 6 ans, soit 600 euros par an. Tout en encaissant une rémunération qui correspond au rendement de l’investissement – en général, autour de 2 %. C’est d’ailleurs là que le bât blesse : en effet, les SCPI Pinel sont deux à trois fois moins rentables que les SCPI de rendement, dont la plupart atteignent au moins 4 % de rentabilité.

Attention au plafonnement des niches fiscales !

À noter : la déduction fiscale obtenue grâce à un investissement en SCPI Pinel est prise en compte dans le calcul des avantages fiscaux. Attention, donc, si vous avez déjà placé votre argent dans l’un des dispositifs ouvrant droit à ce type d’avantages : investissements forestiers, souscription au capital d’une PME, emploi d’un salarié à domicile, etc. Si c’est le cas, sachez que vous êtes limité à 10 000 euros de déduction chaque année au titre du plafonnement des niches fiscales.

Immobiliser son argent plusieurs années

Investir dans une SCPI Pinel implique également d’immobiliser votre argent un certain temps. En effet, le travail d’une SCPI consiste à récolter des fonds, à acquérir des biens, à respecter la durée de mise en location, puis à procéder à la revente. Il ne s’agit donc pas d’un placement « liquide », car vous ne pourrez pas récupérer votre argent rapidement. En contrepartie, les SCPI Pinel vous offrent l’avantage d’un placement immobilier sans ses inconvénients : vous n’aurez pas à fournir d’apport, à emprunter, à signer un compromis et un acte de vente, ni à assurer la gestion d’un bien.

SCPI Pinel : pour quel profil d’investisseur ?

Parmi les SCPI fiscales, les SCPI Pinel sont sans doute celles qui s’adressent au plus grand nombre. Elles peuvent intéresser toutes les personnes imposables qui cherchent une alternative aux livrets d’épargne ou à l’investissement immobilier classique. Un de leurs avantages tient à leur faible niveau de risque : l’argent des investisseurs est placé dans plusieurs dizaines, voire centaines de biens, ce qui limite considérablement le risque de perte en capital. Bien sûr, cela ne doit pas vous empêcher de passer en revue les conditions de souscription et d’étudier le portefeuille de plusieurs SCPI avant de faire votre choix. Rappelons que le Pinel n’est pas toujours intéressant : en 2019, un rapport de l’inspection générale des finances révélait que le dispositif n’était pas rentable pour les biens dont le prix au mètre carré se situe en dessous de 2 886 euros.

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