RE 2020 : une nouvelle réglementation pour un immobilier plus « vert »
Publié le 02 décembre 2021Mis à jour le 03 janvier 2022
RE 2020 : 3 grands objectifs pour un immobilier durable
Il y a dix ans, la RT 2012 avait déjà fixé de nouvelles exigences en matière de performance thermique des bâtiments. La RE 2020 va plus loin en posant trois grands objectifs qui concerneront tous les bâtiments construits à partir de 2022.
Objectif n°1 : améliorer la performance énergétique des logements
La RE 2020 entend réduire drastiquement la consommation énergétique des nouveaux logements par rapport aux habitations existantes. Pour parvenir à cet objectif, il est prévu d’abandonner progressivement les énergies fossiles (notamment le gaz, qui équipe aujourd’hui 75 % des nouvelles constructions) au profit d’énergies alternatives comme la pompe à chaleur, la chaufferie biomasse ou l’énergie solaire. Les pouvoirs publics souhaitent également empêcher un retour massif du radiateur électrique. En effet, si ce mode de chauffage est peu coûteux à installer, il s’avère cher à l’usage et pèse fortement sur le réseau électrique en période hivernale.
Objectif n°2 : diminuer l’impact carbone de la construction
Pour tendre vers un habitat plus durable, la RE 2020 prévoit aussi de diminuer l’impact écologique des bâtiments en prenant en compte l’intégralité de leur cycle de vie, depuis la construction jusqu’à la démolition. On le sait, le béton est un matériau extrêmement polluant : d’après les estimations, sa production représenterait 7 % à 8 % des émissions de CO2 mondiales. Il s’agira donc de privilégier de plus en plus les matériaux biosourcés (bois, liège, paille) ou géosourcés (pierre de taille, terre crue) pour aller vers une plus grande mixité des matériaux.
Objectif n°3 : des logements plus résilients face aux épisodes caniculaires
Face au réchauffement climatique et aux épisodes caniculaires de plus en plus fréquents, la RE 2020 introduit la notion de « confort d’été ». À partir de 2022, les nouvelles constructions devront garantir un certain confort en cas de fortes chaleurs. Attention, cela ne veut pas dire que tous les nouveaux logements seront équipés d’un système de climatisation ! Au contraire : architectes et promoteurs devront se montrer ingénieux en optant pour des solutions de climatisation dites « passives ». Concrètement, ils devront travailler sur l’orientation des bâtiments, ou encore les doter de puits climatiques ou de protections contre le soleil.
Pour mesurer le confort estival, les pouvoirs publics ont instauré un nouvel indicateur, le DH (degrés.heures). Celui-ci permettra d’évaluer la résistance d’un logement à la chaleur. Il prendra en compte le nombre de degrés supplémentaires par rapport à la température jugée acceptable (26 ou 28 degrés selon les zones du territoire). Un logement qui affiche 350 DH sera considéré comme « confortable ». La limite à ne pas dépasser a été fixée à 1250 DH.
Acheteurs, investisseurs : quelles conséquences pour vous ?
Tout dépend : si vous envisagez d’acheter un appartement, la RE 2020 ne vous concernera pas dans l’immédiat. En effet, il va falloir patienter un peu avant que les premiers programmes immobiliers concernés par cette réglementation sortent de terre.
En revanche, si vous avez l’intention de faire construire une maison, vous devrez respecter ces nouvelles dispositions. D’après les estimations, celles-ci pourraient engendrer une hausse de 10 % des coûts de construction. Toutefois, ce surcoût sera sans doute amorti par l’utilisation de sources de chaleur alternatives (pompe à chaleur, énergie solaire). D’après le Ministère de la Transition écologique, la facture d’électricité d’une maison typique dotée d’une pompe à chaleur tournera autour de 200 euros par an, soit moins de 17 euros par mois.
Les pouvoirs publics ont prévu plusieurs échéances pour la mise en place de la RE 2020. Pour les logements neufs, la réglementation s’appliquera aux permis de construire déposés à partir du 1er janvier 2022. Pour les extensions et les constructions provisoires, ce sera un an plus tard, le 1er janvier 2023.
À quoi ressembleront les logements du futur ?
Non, la RE 2020 ne nous obligera pas à vivre dans des huttes, yourtes ou cabanes ! Tout d’abord, il faut savoir que cette réglementation sera mise en place progressivement afin de permettre aux professionnels de s’adapter. Les cimentiers devront s’efforcer de produire un béton plus « vert », tandis que les producteurs de matériaux bio ou géosourcés devront s’organiser pour répondre à une demande accrue. On s’attend par exemple à ce que la part du bois dans la construction augmente progressivement pour atteindre 30 % en 2030 (aujourd’hui, c’est 10 % pour les maisons individuelles et 4 % pour l’habitat collectif).
Ensuite, les logements ne seront pas moins confortables, au contraire. Mieux isolés, plus performants sur le plan énergétique, ils seront sans doute plus agréables à vivre, y compris durant les épisodes caniculaires. Architectes et promoteurs devront simplement intégrer les « bonnes pratiques » que l’on connaît déjà pour proposer des habitations qui soient en phase avec les enjeux écologiques et l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.
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