Pierre Aoun, Groupe LP Promotion : "l’avenir, c’est permettre, par le service, que les gens se sentent mieux chez eux"

En 2018, vous parliez d’un grand projet à Bassens. Où en est-il ?

La première pierre vient d’en être posée. Il s’agissait de deux résidences intergénérationnelles réunissant 68 logements, en collectif et maisons, sans oublier les commerces, dans un esprit de mixité sociale, avec bien sûr un régisseur. Seniors, jeunes actifs, familles : nous voulons favoriser les échanges et le lien social. Ces constructions s’inscrivent dans un projet global pour lequel nous réalisons l’aménagement paysager, et les espaces de convivialité extérieurs, la place du marché, la halle, le city stade, une aire de jeux, … Nous réhabilitons et redynamisons le quartier. Ce projet correspond à un millier d’emplois créés.

Vous êtes toujours très engagés dans les résidences services…

Toujours, c’est dû à notre ADN hôtelier. C’est la culture du service, que nous mettons en œuvre aussi dans les résidences classiques. La convivialité et le bien-être sont au centre de nos travaux. Nous travaillons en relation étroite avec les municipalités, avec cette vision "services", nous sommes à l’écoute, nous voulons faire les choses différemment. 

Comment cela se traduit-il ?

Sur les grandes opérations, nous développons notre concept XL, sur mesure, en concertation avec les élus. Il comporte un parc de voitures électriques en autopartage, un espace restauration, ouvert ou non sur l’extérieur, une salle de sport, un espace de coworking, et une grande salle de lecture ou de cinéma ou bibliothèque, ou les associations du voisinage sont les bienvenues, et des jardins partagés. D’ailleurs, un paysagiste est systématiquement associé à tous nos programmes, au même titre que l’architecte.  Et nous offrons deux ans de conciergerie. 
Créer du lien entre les habitants est central, c’est l’objet de nos concepts Stude Ly et Sweet Ly, avec des studios, espaces privatifs, autour d’un espace commun de co-living : salon, cuisine, qui crée du lien, avec aussi des mini-suites de 18m² pour les invités… Au total, 5 résidences de ce type ont été livrées à Toulouse, 6 à Bordeaux, 1 à Nantes et 1 à Massy.

Comment cet état d’esprit se traduit-il dans vos activités, votre organisation ?

Nous avons été labellisés ISO 26000, la norme de responsabilité sociétale, qui donne du sens à nos activités : honnêteté, esprit d’équipe, implication. Nous nous développons en préservant nos valeurs, il n’y a pas de turn over chez nous.
Et nous sommes prêts pour la réglementation RE2020. D’ailleurs nous avons commencé à l’appliquer : un de nos programme est certifié E3C1.

Vous êtes un adepte du BIM, ce système de gestion numérisé des constructions ?

Oui, mais ce qui ralentit son développement, c’est que les sous-traitants et les artisans tardent à l’adopter. J’ai participé récemment à un ensemble de réunions en compagnie d’un responsable local de la FFB pour "évangéliser" nos partenaires.

Selon vous, vers quelles tendances se dirige l’immobilier ?

Clairement vers le service. Les gens vivent dans des métropoles, qui doivent être ressenties comme moins anxiogènes. Le service doit permettre d’aller vers la bienveillance, le bien-être. Nous veillons au plan de chaque logement, nous mettons en place la conciergerie, la domotique, pour gérer sa consommation d’énergie en toute transparence, et notre département R&D travaille sur le sociétal et sur l’innovation par l’usage.