Norbert Fanchon, Groupe Gambetta : "les contraintes réglementaires pèsent trop lourd sur notre activité"
Publié le 21 juin 2018
Le Groupe Gambetta se distingue par son statut de coopérative, peu courant dans l’immobilier, et qui oriente certaines de ses options de développement. Il intervient sur tous les secteurs de l’immobilier résidentiel : locatif social, accession abordable, accession libre, investissement. Norbert Fanchon, son Président, nous en dit plus.
Comment se répartit votre activité ?
Le Groupe est implanté en Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Île-de-France, PACA et Occitanie. Nous gérons un patrimoine de 5 000 logements en location sociale et construisons environ 1 000 logements en accession chaque année.
Quels sont les grandes options que vous privilégiez aujourd’hui ?
Nous avons une triple priorité : gagner de l’argent, sans quoi rien n’est possible, plaire au client et être attentifs à nos collaborateurs.
Notre parc locatif social s’est beaucoup développé ces dernières années, mais aujourd’hui ce n’est plus possible en Île-de-France. Les coûts augmentent, les contraintes aussi, les réglementations énergétiques en particulier, alors que les revenus locatifs vont encore diminuer.
En accession sociale, comme coopérative, une part de notre activité doit se situer avec un prix de vente inférieur à un plafond défini par l’État, différent selon les régions. Ce prix de vente doit, par exemple, se situer sous les 5000 €/m² en 1ère couronne en Île-de-France. C’est très difficile à obtenir car les coûts des travaux sont en augmentation. Dans ces conditions, nous devons nous en tenir strictement au respect des réglementations, tant au niveau de l’architecture, des espaces partagés, qu’à celui des options énergétiques.
Quels types de logement y sont les plus nombreux ?
À 40 % des 2 pièces, et à 40 % des trois pièces.
Un exemple de programme en cours, en accession sociale ?
À Colombes, le Clos de l’Europe est un programme de 120 logements, développé en partenariat, pouvant bénéficier de la TVA à 5,5 %, avec un tarif de référence de 4200 €/m², remarquable compte tenu de sa situation.
Vous êtes en relation étroite avec les élus…
L’État détermine les moyens et les objectifs de la politique du logement. Notre profession est très réglementée et son avenir est dépendant d’aides dont la durée est imprévisible. En revanche, les exigences réglementaires sont et seront toujours là.
Heureusement ce sont les collectivités qui décident où et comment seront appliquées ces décisions. Ce sont donc nos interlocuteurs privilégiés. En accession libre, la relation avec les élus est donc aussi importante qu’en accession sociale.
Un exemple de programme en accession libre ?
Je citerai Millésime, à Saint-Cyr-sur-Loire. Cette résidence bénéficie de prestations particulièrement soignées, tant au plan des matériaux qu’à celui des technologies. On peut même parler à son propos de prestige. Un programme réussi car réalisé en parfaite coordination avec le maire, M. Briand, un élu très exigeant.
Comment le métier de l’immobilier va-t-il évoluer selon vous ?
La société d’aujourd’hui se transforme en profondeur autour du numérique, et ses utilisations sont très vite adoptées par le consommateur. En particulier, on voit se développer l’usage, plutôt que la propriété individuelle, la simplification généralisée et la disparition de certains intermédiaires. La transaction est le premier métier touché dans l’immobilier, quelle sera la suite ?
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