Edgard Valero, Eden Promotion : "nous essayons d’avoir toujours une réglementation d’avance"
Publié le 10 décembre 2019
Qu’est-ce qui fait la spécificité d’Eden Promotion ?
Notre positionnement HQE. Nous construisons des logements verts. Et ce n’est pas nouveau : en 2012, nous avons construit le 1er bâtiment à énergie positive de la région Aquitaine. Nous venons de livrer un bâtiment labellisé E3C2. Nous essayons d’obtenir le bilan le plus bas possible, d’avoir toujours une réglementation d’avance.
C’est dans le droit fil des évolutions sociales et économiques et, en tant que précurseur, nous nous sentons donc à l’aise avec les évolutions de la filière.
Vous dites faire de la construction écologique avec des coûts maitrisés, c’est possible ?
Tout à fait, car nous construisons Low Tech. Pas de systèmes sophistiqués, nous surinvestissons sur l’enveloppe. Nous expérimentons l’isolation avec de la paille, de la laine de bois… Le cluster Eco-Habitat de la Région Aquitaine, Odéys, dont nous sommes adhérents, travaille sur le chanvre. J’ai pu voir des expérimentations de terre crue à Mayotte, où c’est déjà semi industrialisé.
Nous essayons de tangenter la maison passive, avec la structure bois, avec l’eau chaude solaire... Nous avons obtenu la Pyramide d’Argent du Bâtiment Bas Carbone avec la résidence ATHOME à La Rochelle. Notre programme Les Figuiers a reçu le 1er prix national EDF en 2015.
On fait du performant à coûts maitrisés par transfert, avec des systèmes techniques simples, et en baissant les dépenses de fonctionnement.
Dans le même ordre d’idées, il y a la nature en ville…
Oui, l’arbre était pernicieux pour le bétonneur, aujourd’hui, c’est constitutif de la conception même de l’architecture, c’est stratégique, de par sa capacité à retenir le carbone et limiter la chaleur. Nous, nous plantons des arbres fruitiers et nous multiplions les ossatures bois.
Autre tendance forte : les évolutions d’usage, le participatif…
Oui, le participatif correspond à une attente, il y a une dynamique de groupe, ça vit, ça fonctionne. Notre résidence VIBRATÔ est conçue bio climatique, un mix de béton et d’ossature bois, avec panneaux solaires et chaudière bois, et elle dispose d’une salle de vie commune avec coin cuisine et buanderie, d’un studio ‘’chambre d’amis’’ mutualisé, et d’un jardin collectif, avec abri de jardin, atelier et local à vélo.
Nous mettons aussi en place l’application VERTUOZ Communauté. Un outil qui permettra à la fois le suivi de consommation d'énergie mais également d’organiser des évènements et des échanges de services entre les habitants de la résidence, un réseau social.
Quant à l’évolution des usages liée à celle de la vie des habitants, c’est notre concept des volumes capables : une maison dont une partie ne sera aménagée que quand ce sera devenu souhaitable (avec l’arrivée d’enfants, par exemple). Certaines constructions de ce type permettent jusqu’à 18 possibilités d’aménagement.
Notre bureau d’assistance, Atmosphère, nous apporte son soutien en phase de conception et de réalisation. Il y a 20 personnes chez Atmosphère, 5 au bureau d’études et 15 à la promotion.
Un point de vue sur l’avenir, pour conclure ?
Un point que je voulais évoquer, c’est le manque d’efficacité du bâtiment. C’est un objet complexe, qui est fabriqué comme au moyen-âge, avec des corps d’état tournés sur eux-mêmes. Il y a un fossé qui se creuse entre la conception et les différentes professions. Il va falloir que ça change, et le changement viendra peut-être d’acteurs extérieurs à ce métier…
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