Aurélien Defigier, Bouygues Immobilier : "Charenton-Bercy, un projet structurant à l’échelle de la Métropole"

Quel secteur recouvre ce projet et quels sont ses problèmes ?

Ce projet porte sur le secteur Charenton-Bercy, qui est adjacent à la ZAC Bercy-Charenton, menée par la Ville de Paris et qui fait l’objet d’un processus propre. La rénovation de ces deux secteurs doit bien entendu avancer en concertation.

Pour le projet dont nous sommes chargés, Charenton-Bercy, il s’agit d’un périmètre de 12 hectares aux portes de Paris donc, dont la problématique tient en un mot : désenclaver. 

La mutation de ce quartier est nécessaire, enfermé qu’il est entre le périphérique, les voies ferrées venant de la gare de Lyon, et l’autoroute A4 ! Il faut reconnecter ce quartier à son environnement et utiliser son potentiel.

Quelle est la gouvernance du projet ?

Ce projet est mené dans le cadre d’un partenariat innovant entre la Ville de Charenton, Grand Paris Aménagement qui intervient en qualité d’aménageur public, et Bouygues Immobilier qui est l’opérateur immobilier du quartier. 

Quels sont les grands axes de votre intervention ?

Une grande passerelle surplombera les voies ferrées, une passerelle très verte de 9 000 m², assez large (jusqu’à 60 m) pour accueillir piétons et vélos, pour les conduire en continu de la Seine au Bois de Vincennes. 

Et puis venant de Paris, la rue Baron le Roy va se poursuivre sur notre secteur et sera l’artère principale du nouveau quartier. Une fois disparus les entrepôts logistiques et le centre commercial, 360 000 m² de plancher seront construits. Leur usage sera mixte : des bureaux, 1 000 logements familiaux, des résidences pour étudiants, jeunes actifs et seniors, et 40 000 m² de commerces en pied d’immeubles.

Mais ce n’est pas tout. Une tour de 180 m sera l’emblème du quartier. Elle abritera un hôtel et des logements ; il s’agira d’une tour écologique, avec des serres sur toute sa hauteur, une tour faite pour le développement durable.

On parle aussi d’un pôle économique spécifique ?

Oui, il a été décidé pour rétablir un équilibre au niveau de la Métropole. Après consultation des grands acteurs du secteur qui y sont très favorables, un cluster des univers virtuels va s’implanter. Il réunira des entreprises de jeux vidéo, d’animation 3D, d’effets spéciaux, d’imagerie médicale… La France est très forte dans ces domaines. 15 000 emplois peuvent y être créés.

Il faut aussi en faire un quartier d’aujourd’hui, tourné vers ses habitants ?

Bien sûr, et le projet n’est pas avare d’équipements avec aussi 5 hectares d’espaces verts, (pour chaque logement un arbre sera planté donc 1 000, au moins). Le quartier, labellisé écoquartier, se verra attribuer également le label international "Biodivercity". 

Ajoutez pour l’agrément et la qualité de vie du quotidien, une crèche, une école, un centre aquatique ; le quartier sera à 5 minutes de la ligne 8 du métro, à 10 minutes de la ligne 14, et il disposera d’un transport en commun en site propre.

Un réseau CPCU de chauffage urbain existe, il sera adapté au nouveau quartier ; une smart grid permettra d’optimiser la gestion globale de l’énergie électrique, en ajustant le flux d’électricité en temps réel parmi les utilisateurs. 

À quand le début des travaux ?

La concertation se termine cet été, et les premiers travaux doivent débuter en 2021.