Stéphane Désiré, Le Fond Du Val : "On va de la personnalisation d'un de nos modèles à la création complète d'une maison"
Publié le 10 octobre 2016
La SAS Le fond du Val, avec ses différentes marques comme Cléverte ou Maisons de l’Hexagone, est un constructeur de maisons individuelles qui compte dans le Grand Ouest. Nous avons interrogé Stéphane Désiré, Directeur des systèmes d’information, au sujet de la situation du marché actuel et de ses produits.
Comment se porte le marché cette année ?
Après 4 années difficiles, l’année 2016 a démarré très fort. Le PTZ a contribué à relancer l’activité en 2016 avec les plafonds bien rehaussés, les nouveaux secteurs géographiques éligibles. Ça a rendu le budget des clients plus confortable. Chez nous, l’activité au niveau du groupe est en forte augmentation. Notre équipe commerciale fait un travail impressionnant.
Quel est le prix moyen de vos maisons ?
Le prix moyen est de 118 000 € par maison (construction uniquement). Il est assez stable d’une marque à l’autre. La maison classique comprend 3 chambres, avec une superficie comprise entre 80 et 95 m2.
Quel est le profil de vos acheteurs ?
Pour les deux-tiers de nos clients, c’est le premier achat immobilier. Le reste se répartit entre des gens qui achètent pour le deuxième fois ou plus, parce qu’ils veulent plus grand, qu’ils déménagent, qu’ils ont envie de changer, etc. Et aussi quelques investisseurs en Pinel à la marge.
Comment se passe un projet ?
Il y a plusieurs cas de figure :
Soit le client arrive avec son terrain et il cherche un constructeur. Il faut alors trouver une maison qui puisse se positionner sur son terrain.
Soit le client est novice et vient se renseigner pour faire construire. On lui fait des propositions de terrain et une 1ère étude financière. Si le commercial voit que le projet est viable, il renvoie le client vers nos partenaires financiers, ou la banque du client.
Côté financement, en plus du PTZ, certaines communautés de communes viennent en renfort, c’est le cas par exemple dans le secteur Louviers/Évreux. On intègre ces prêts aidés au montage financier.
Une fois qu’on a l’enveloppe globale et le lieu, on lui propose une maison adéquate. On ne vend que la maison, mais on s’occupe de tout ce qu’il y a autour. C’est le métier de base du constructeur de maison individuelle qui fait un peu de volume.
Basée en Seine-Maritime, Le Fond Du Val regroupe plusieurs enseignes : Cléverte, C.E.R., Demeures régionales de France, Maisons de l’Hexagone et Maisons Viva. Elle construit des maisons individuelles dans le Grand Ouest, en Normandie, en région Centre, Pays de la Loire et en Gironde.
Les maisons à construire le sont principalement dans le cadre du CCMI. Le constructeur fait également de la Vefa (lotissement), et du groupé (20-30 maisons) pour des bailleurs sociaux.
Certains arrivent avec un plan et des idées à la pelle, mais au moins la moitié des gens arrive sans rien. On les guide. On va de la simple personnalisation d’un modèle de nos gammes jusqu’à la création complète d’un projet.
Pour certaines marques comme Clevert Maisons Viva, ou Demeures régionales, on peut aussi faire du sur-mesure. Le résultat, ce sont des maisons très personnelles.
Combien de temps garde-t-on sa maison ?
On parle de 7-8 ans en moyenne, ensuite en général les gens déménagent et revendent. La durée moyenne a baissé parce les primo-accédants (dont beaucoup de jeunes) ont un plus grand pouvoir d'achat, mais beaucoup se séparent. Ils n’ont pas les moyens de garder seuls la maison donc ils revendent.
Y a-t-il des tendances dans les matériaux ?
La construction de maison n’est pas un métier d’innovation. Nous on fait ce qu’on sait faire, la maison en agglo. C’est notre marché et c’est ce qui se vend.
Observez-vous des évolutions dans les plans des maisons ?
Depuis la RT 2012, nous mettons des celliers dans toutes les maisons car beaucoup d’appareillages doivent se trouver dans l’espace chauffé, comme le cumulus qui avant était dans le garage.
On ne fait plus de cuisines fermées, elles sont ouvertes à 99 %. Souvent les gens aimeraient une terrasse, un bureau (ouvert ou fermé), mais c’est un budget supplémentaire.
Comment s’est passée l’adaptation aux nouvelles normes de la RT 2012 ?
Le service technique avait un peu peur mais ça s’est passé beaucoup plus simplement que ce qu’on avait imaginé. Aujourd’hui la hausse de prix comparé à la RT 2005 est de l’ordre de 5 à 8 %.
Ça dépend aussi des constructeurs. Nous avons passé un agrément avec le ministère du Logement avec des contraintes très fortes au début. Maintenant on est plus tranquilles. Par exemple on n’a pas l’obligation de faire des mesures systématiques de perméabilité à l’air, seulement sur un échantillon d’1 maison livrée sur 10.
Dans le mode constructif qu’on a mis en place, tout est sous-traité donc il faut que les sous-traitants sachent faire. Les former nous a pris du temps mais le résultat, ce sont des maisons performantes. Cela coûte moins cher, les artisans ne reviennent pas 3 fois sur un chantier en cas de problème.
Pour la suite, on aura le temps de se préparer si une RT est annoncée pour 2018 ou 2020. Vue la croissance actuelle du marché, l’État va peut-être en profiter pour ré-obliger les constructeurs à faire encore mieux. Ce sont les réglementations thermiques qui obligent les services techniques et les constructeurs à avancer.
Comment voyez-vous la fin de l’année ?
Cela va se tasser un peu, mais c’est une bonne année au niveau des ventes. Maintenant il faut construire les maisons ! Il se passe du temps entre le moment où le client signe et celui où il est livré, environ 18 mois.
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