Bruno Paillé, Immobilière Sud Atlantique : "70 % de notre production est vendue à des accédants"

Quelle est la spécificité d’Immobilière Sud Atlantique ?

Nous axons notre développement et la commercialisation de nos produits sur les accédants à la propriété. 70 % de notre production est vendue à des accédants. Culturellement notre actionnaire est une coopérative, Procivis les Prévoyants, qui depuis 100 ans œuvre à favoriser l’accession à la propriété. Stratégiquement cela nous permet de nous différencier des autres promoteurs « classiques » qui vendent essentiellement aux investisseurs.

Dans notre recherche de foncier, nous ciblons d’ailleurs en priorité les terrains en zone Anru et quartiers prioritaires, où les ventes de logement neuf sont soumises à une TVA à taux réduit à 5,5 %.

Que recherchent vos acquéreurs dans le neuf ?

Nos clients sont des jeunes couples, des familles, et aussi de jeunes retraités pour le haut de gamme. Ils se tournent vers le neuf pour trouver des prestations modernes, des stationnements en sous-sol (nous privilégions des cœurs d’ilots verts avec parking en sous-sol), des espaces extérieurs, de la domotique : volets roulants électriques, sonnettes, alarmes, renvoi sur portable… Tout ce qui touche à la domotique peut être valorisant pour le logement et intéresser nos clients.

Dans quelle fourchette de prix se situent vos programmes ?

À Bordeaux, environ 3500 €/m². C’est plus accessible en zone Anru, comme par exemple notre programme Trendy Chartrons, impasse cité Conrad. Il est situé en zone de servitude de mixité sociale (SMS) intégrée au PLU, qui précise que le logement doit être vendu 3000 € TTC/m² de surface habitable, parking inclus. Avant le démarrage, 80 % des logements étaient vendus !

Parmi nos programmes, citons Urban Park, avenue René Cassagne à Cenon et ses 96 logements avec une mixité générationnelle puisqu’il comprend un bâtiment les Sénioriales. Les bâtiments de nos programmes sont en R+2 ou R+3, ce sont des produits à taille humaine.

Les investisseurs viennent de toute la France pour l’attractivité de Bordeaux en termes d’immobilier. Ici il n’y a pas de difficulté locative ce qui est rassurant.

Quel est le profil des investisseurs ?

Les investisseurs viennent de toute la France pour l’attractivité de Bordeaux en termes d’immobilier. Ici il n’y a pas de difficulté locative ce qui est rassurant. Les prix de l’immobilier ne baissent pas à Bordeaux, ils progressent régulièrement. Les investisseurs sont particulièrement intéressés par des villes de la périphérie comme Cenon et Bègles.

Y a-t-il un risque d’essoufflement de la demande locative sur Bordeaux ?

Nous ne voyons rien de tel, la demande de logements est forte, le dispositif Pinel fonctionne bien.

Observez-vous une hausse des recours contre les permis de construire ?

C’est de pire en pire. Les recours sont quasi systématiques et retardent la sortie des projets. On nous parle d’assurance, on nous dit que les tribunaux sanctionnent les requérants, mais ce sont des dispositifs qui ne freinent pas les recours. La lenteur avec laquelle les dossiers peuvent démarrer est un problème. Pour les éviter, nous rencontrons les riverains, nous leur présentons nos programmes pour expliquer ce qui va se passer. Nous travaillons les espaces verts, les mitoyennetés, pour handicaper le moins possible les voisins.

Comment se porte le marché dans la région bordelaise ?

La demande est là, Bordeaux reste attractif. 2016 est une bonne année commercialement, sur la lancée de 2015. Nous enregistrons entre 200 et 250 réservations par an.

Les clients sont aujourd’hui en capacité de s’endetter et d’acheter. Le prêt à taux zéro aide aussi. À Bordeaux, il est accompagné par différentes aides. La ville de Bordeaux distribue le passeport premier logement sous conditions de ressources et de prix de vente. Les primo-accédants bénéficient d’une subvention de 3 000 à 5 000 € en fonction du bien. Le prêt 0 % de Bordeaux métropole est une autre aide, sous forme de prêt, pour les accédants à la propriété.